Le groupe Terre d’Israël de la Knesset a appelé mardi à l’annexion de Ma’aleh Adumim, citant un sondage qui montre, au lendemain de l’annonce par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qu’il est prêt à négocier sur la base de l’initiative de paix arabe, que près de 78 pour cent des Israéliens y sont favorables.
L’initiative controversée de paix arabe - longtemps rejetée par Jérusalem et aussi connue comme l’initiative saoudienne - appelle à la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, en échange d’un retrait complet d’Israël sur les lignes d’avant 1967, lignes au-delà desquelles se trouve Ma’aleh Adumim.
La plupart des appels à une solution à deux Etats sur les lignes d’avant 1967 avec des échanges de terres placent Ma’aleh Adumim du côté israélien de la frontière proposée.
Pourtant, les présidents du groupe Terre d’Israël, les députés Yoav Kisch (Likoud) et Bezalel Smotrich (Bayit Yehudi) ont soumis une proposition de loi appelant à appliquer la loi israélienne à Ma’aleh Adumim, ce qui serait de facto une annexion de la ville.
Les députés ont appelé le gouvernement de droite, nouvellement renforcé par les cinq sièges de Yisrael Beitenou [à la Knesset, ndlt], à « réaliser la volonté du peuple et à appliquer la souveraineté [israélienne, ndlt] à Ma’aleh Adumim."
Un sondage commandé par Kisch et Smotrich à l’éminent institut de recherche Midgam a révélé que 77,9% des Juifs israéliens pensent qu’Israël devrait appliquer sa souveraineté à Ma’aleh Adumim, même s’il n’y a pas d’accord avec les Palestiniens, comme il l’a fait avec les hauteurs du Golan et avec Jérusalem-Est en 1980, tandis que 70,4% ont répondu qu’une telle mesure serait utile, même s’il y avait une réaction négative significative de la communauté internationale.
34,5% seulement ont répondu qu’il serait préférable d’attendre un accord avec les Palestiniens avant d’annexer la ville.
En outre, 88% des personnes interrogées ont dit que les résidents de Ma’aleh Adumim méritent d’avoir les mêmes droits que tous les autres citoyens israéliens.
Le sondage a été effectué sur un échantillon représentatif de 500 adultes juifs israéliens, avec une marge d’erreur de 4,4%.
Smotrich a déclaré que le sondage montre que « le peuple d’Israël sait ce qui est bon pour lui, et la plus grande partie de la nation de la droite à la gauche soutient l’imposition de la souveraineté israélienne à Ma’aleh Adumim ... Monsieur le Premier ministre, vous n’avez plus de prétextes ; c’est le moment pour la souveraineté ".
Selon la déclaration du groupe la Terre d’Israël, "Ma’aleh Adumim fait partie du consensus public comme une partie inséparable d’Israël et il fait partie du consensus politique entre la droite et la gauche,". "Il est clair que dans tout accord futur, Ma’aleh Adumim fera partie du territoire israélien."
Le groupe a indiqué qu’il va profiter de la situation actuelle de coalition pour provoquer l’annexion.
Le maire du Conseil local du Gush Etzion, Davidi Perel, a exigé que sa région, qui se trouve au sud de Jérusalem et au-delà de la ligne d’armistice de 1949, soit incluse dans toute discussion d’annexion.
"Le statut de Gush Etzion est enraciné dans le public israélien et la connexion entre Gush Etzion, Jérusalem et l’Etat d’Israël ne peut pas être coupée,"
Perel a déclaré. « La contribution du Gush Etzion à l’établissement de l’Etat et à la direction de Jérusalem, ainsi que son importance pour l’avenir d’Israël ne peuvent pas être mis en question."
Il a fait remarquer que les parties de droite et de gauche voient Gush Etzion comme faisant partie d’Israël dans un traité de paix final.
Des Juifs vivaient au Gush Etzion avant la création de l’Etat en 1948, mais la région a été perdue au profit des armées arabes lors de la guerre d’indépendance.
L’incident le plus célèbre lors des batailles dans la région s’est produit était en janvier 1948, quand un convoi de 35 combattants de la Haganah, connu sous le nom "Lamed Heh" (35 en chiffres hébreux), ont été tués par les Arabes alors qu’ils essayaient de ravitailler les kibboutzim du Gush Etzion, qui étaient sous un blocus.
Traduit de l’anglais par RP de l’AFPS